Wednesday, November 24, 2004

It's my party





Je m’amuse d’une ligne de guitare du « Milk » sur le nouvel album des Kings of Leon. Je ne devrai pas ? J’ai coupé mes cheveux . Je n’aurai pas du ? Je sais, mais il paraît que je fais plus adulte comme ça, et je dois être pris au sérieux. Par tout le monde, la terre entière, le parfait inconnu, et surtout, un éditeur. Et quand j’aurai un visage plus mûr, mes cheveux repousseront d’eux-mêmes. Ils me le diront.


Buffalo 66 de Vincent Gallo

C’est l’histoire de Dante. Ici, il s’appelle Billy, il est amoureux d’une fille stupide nommée Wendy Balsam. Ce sera sa Béatrice. En vieillissant, il deviendra dur, bourru, stupide, méchant. Un vrai enfoiré, comme Dante l’était avec sa femme, Gemma. Alors quoi, faut-il détester le film parce que Billy est un beau salaud ? Parce que Vincent Gallo est un vrai salaud ? Non. C’est une pochade, le fantasme d’un petit garçon qui voit sa vie s’effilocher, qui se rêve en vieux gars duraille que le destin vient sauvé et transforme à nouveau en petit garçon. Le destin s’appelle Layla, Christina Ricci. La scène est la scène finale, à la sortie du Sexotic Club de Scott Ward.



Les femmes. Le corps des femmes est une marchandise, elles sont une marchandise elle-même. L’homme, lui, est force de travail, il est machine. C’est pas mieux, pas pire. Homme machine, femme marchandise. Il n’y qu’une solution, être fou, être un petit garçon timide. Est-ce que quelqu’un veut me rejoindre là-dedans ? Est-ce que quelqu’un s’est levé le matin pour se rendre compte qu’il n’avait jamais grandi ? Oui bien sûr, encore faut-il avoir été un enfant intéressant, pas un de ceux qui braillaient, un de ceux qui se taisaient pour avoir plus de chose à dire aux créatures qui peuplaient les nuits.


Mercredi : le premier constat est qu’il fait relativement beau après la pluie des derniers jours. Il est cinq heure et demi, je marche sans bruit pour aller à la médiathèque. Un sachet avec dvds et disques à rendre. Pas de walkman pour changer, pas de walkman parce que j’ai oublié de charger les piles. La lumière est belle. J’entre dans la filature et doucement une musique emplit mes oreilles. Je rends ce que je devais. En fait, ce n’est pas de la musique, ce sont des sons qui me rappellent immédiatement la bande originale d’Elephant. Des oiseaux, des portes qui grincent, le vent. J’ai l’impression que cela dure de longues minutes (alors qu’en fait, les sons durent moins d’une minute), je regarde les nouveautés en disque et embarque immédiatement l’album de Mellow et le dernier coffret de Johnny Cash. Léger détour aux vhs pour louer un doc sur un peintre traditionnel japonais et en m’approchant des dvds, je regarde la pochette du disque difusé. Avant de le voir, j’avais ce pressentiment. « They were wrong, so we drowned » des Liars. Le disque est fini, je sais qu’ils vont le poser aux rayons nouveautés. Je fouille les dvds, et instinctivement, je reconnais le visage de Vincent Gallo, sans réflechir à la polémique, je me dis que les images de Brown Bunny avait l’air bien, donc va pour Buffalo 66 (et j’ai eu raison). Retour aux nouveautés disques, je me défausse du Johnny Cash contre le Liars, c’est un choix. Je vais m’installer pour lire le dernier numéro de Positif et des Inrocks. Dans une interview d’Alex Kapranos, je lis la moitié de ma vie, et ça me rend heureux de me savoir pas seul (à vous de retrouver le passage correspondant). Pendant ce temps débute l’album des Scissor Sisters, qui est vraiment pas mal sans être transcendant. Il donne une ambiance, une couleur. Une demi-heure passe, je rentre chez moi.

La dernière fois que j’ai ressenti une telle ambiance, je rencontrai Blandine le lendemain. Est-ce que cela veut dire qu’elle va me revenir bientôt ?

Je l’espère, c’est pour ça que je l’écris. Parce que je ne pourrai être amoureux que d’une personne capable de ressentir ce que je viens de raconter, même si elle l’exprime mal (comme je viens de le faire) ou si elle ne sait pas l’exprimer du tout. Pas quelqu’un qui aurait loué Mickaël Jackson et Matrix. Même pas, parce qu’il y a une chose que personne ne veut reconnaître : la musique, les films, les tableaux, font mon monde. Ils en donnent la couleur, le ton et l’humeur. Pour certains, c’est TF1 et la Star Ac. Pour d’autre, c’est la nature, un cheval et de la paille. Les plus désespérés, le crack et l’héroïne. Foutez-vous ça dans le crane. Blandine, c’est toi que je veux. Fous-toi ça dans le crane.

(date : plus d'un mois. avant tout)

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