Monday, December 20, 2004

My Darling Clementine




Bien. Ce sont les vacances de Noël. A nouveau. Il y a moins de film que l’année dernière, mais ce n’est qu’une impression. American Splendor, Kill Bill, Anything Else. En fait il n’y avait que Kill Bill durant les vacances. Donc bon. Je pense sans arrêt à mes posts de l’année dernière à la même époque. Je parlais de CQ, de la neige qui tombait, du trou noir temporel que constitue la semaine entre Noël et Nouvel An. Qu’est-ce qui a changé depuis un an. Sincèrement ? Rien du tout. Je viens à peine de me rendre compte que je ne blogge presque plus depuis six mois. C’est horrible, et je me demande bien pourquoi. N’aurais-je plus rien à dire, à écrire. J’ai quand même écrit un roman dans l’intervalle je pourrai dire que ça m’a occupé, que ça a occupé mon esprit. Pour être franc, j’ai plutôt cherché à ne plus me poser de questions. Sur la disparition de Blandine qui au fond n’a jamais existé autrement que comme un fantasme un personnage de livre, sur ma vie, les visages qui la traversent, le manque de visages pour la traverser. En période de fêtes, en période de vacance, en période de fin et de début, on se tourne vers ce bon vieux blog bien sûr. Durant cet intervalle, j’ai progressé, encore et encore, c’est vrai. Il y a quelques jours, je cherchais quelque chose-je ne sais plus quoi- dans ma chambre et je me suis arrêté pour simplement l’admirer. Voir mes appareils photo, ma guitare, le plan de Tokyo sur mon mur, l’affiche Forever Woody, l’amas de mes bouquins, la pyramide de mes disques qui menace de s’écrouler. J’en suis tellement heureux, je me rapproche de plus en plus de la personne que je rêvais d’être il y a deux ans. Evidemment, il manque quelque chose –quelqu’un pour le partager-, mais j’ai tout de même assez de lucidité pour me demander pourquoi j’ai ce besoin si fort. C’est étrange, c’est stupide. Je suis assez heureux comme ça. Je suppose que c’est simplement animal, le couple et le nid, etc. Pas beaucoup de visages féminins qui traversent réellement ma vie. Je fais les efforts nécessaire, maintenant je peux l’assurer, car ce n’était pas le cas des mois plus tôt. Que voulez-vous, une fille aimant la simplicité, le café, les images d’angleterre, la poésie et le romantisme, ça ne se trouve pas à chaque coin de rue. Evidemment, elles dirons toutes aimer ça. C’est très probant. Elles disent aimer ça, mais regardez-les, écoutez-les, observez les gens qu’elles fréquentent, les endroits où elles vont. Vous comprendrez que tous n’est qu’apparence, que distance et qu’attraction, animale encore une fois. Et moi voyez-vous, par je ne sais quel subterfuge, je n’ai pas d’attirance animale. Je ne suis pas moche, plutôt mignon, je ne suis pas con, plutôt marrant (mais pas très humble) et pourtant, personne ne me remarque. Où que j’aille, il ne se passe rien, personne ne tourne la tête vers moi, personne ne m’aime en secret, personne ne m’admire. Oui, j’ai découvert très récemment ce besoin de reconnaissance. En fait, je ne cherche que ça :la reconnaissance. Pas du monde entier, non. La reconnaissance d’un petit public, d’une femme sincère. Je sais que c’est beaucoup. Mais pour beaucoup moins, une fille folle, superficielle, et sans aucune qualité d’écriture a été intégrée à la rédaction de Rock’n’Folk, et des milliers de filles pleurent pour des milliers de garçons qui les ont trompés. Donc, pourquoi je ne pourrai pas bénéficier de ces choses moi aussi ? J’ai mes qualités, et beaucoup de défauts, c’est sûr, même si ce ne sont pas ceux sus-cités. Alors pourquoi pas une petite part du gâteau pour moi aussi ? Parce que j’ai ce facteur Morrissey, on ne me voit pas, et je ne vois pas ceux qui me voient. Et aussi, je suis un sale con qui s’emballe trop vite, je ne fais pas la différence entre l’amour et l’attirance, je suis complètement stressé 24/24, je suis agoraphobe certains jours (surtout quand la foule est stupide), je suis paralysé par la peur, je suis tétanisé par mon manque de connaissance du monde et des autres. Voilà c’est dit ? Je ne m’en plains pas, ça vous arrangé, tous va s’arranger. Mais chaque chose est liée. Je suppose que le moment où le me tendra la main coïncidera avec le moment où je mettrais un pied dans l’inconnu, que le moment où l’on me tiendra la main sera celui où je tiendrais l’autre en échange. Mais je ne peux pas tenir une main invisible, et je ne peux m’extraire de ma tombe sans aide. Parce quel intérêt de s’en extraire si ce qui est dehors n’est pas mieux, hein ? Toujours cet espoir que ce soit mieux.


A la bibliothèque de l’université, je découvre les livres de Marshall McLuhan et William Blake dont j’ai toujours rêvé.
Je commence à avoir mal à la gorge.
Je vais voir Nobody Knows accompagné de Cendrillon, elle ne dit pas grand chose et part en courant à la sonnerie de son portable.


Et puis les idées me viennent pour un nouveau livre. Quelque chose de plus dur, éloigné de moi, un livre qui m’aidera à m’éloigne de moi. J’ai déjà le début, la première scène, la musique, et le générique. Oui, il y a un générique. Du coup ça ferait plus un film qu’un livre. Je ne peux pas enlever ce générique, au moment où j’en ai eu l’idée, une voiture qui sortait d’un portail m’a foncé dessus. C’est toujours bon signe. J’ai du sauter en arrière pour ne pas voir le choc me détruire les genoux. J’ai vraiment pensé être immortel. Et c’est vrai, à certains endroits, à certains moments de la journée, je suis immortel. Si je pouvais étendre cette certitude à tous le reste, je serai guéri. Improbable.

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