Tuesday, February 08, 2005

100 heures plus tard (Frozen in time)

« Tu sais comment je suis. Tu sais comment je vis »





Non, je ne suis pas sûr que tu le saches. Aucune certitude sur le fait qu’une seule personne sur terre ne le sache. Et ne le comprenne, évidemment. Mais la compréhension vient du savoir, le savoir de la compréhension.


Lou Reed @Greenwich Village, 1983.

IL vient sur scène en cuir. IL commence à jouer Sweet Jane. Son groupe est totalement désuet, un chauve aux lunettes de soleil ( le fameux Robert Quine) joue de la guitare. N’importe où, n’importe qui d’autre, et l’on aurait rit de ses hommes. Cet endroit lui-même, un grand bar où les spectateurs sont assis, comme un mauvais cabaret, comme un unplunged de la dernière fille à la mode. Et puis, non, la musique ne correspond pas à l’image. Sweet Jane sonne comme une chanson des Undertones. Lou a peu de présence. Lou ne dit rien. Lou sourit. Lou, c’est Lou Reed, et quelque chose s’échappe. Quelque chose qui vient à manquer, et en dehors du catalogue du Velvet, on s’ennuierait presque. Désolé. Désolé.


Last Tango in Paris de Bernardo Bertolucci

Aujourd’hui, après David Lynch, ce même film serait serti de centaines de bruits bizarres et oppressants. Heureusement, le film n’est pas d’aujourd’hui.

Stop.

Pourquoi dire, pourquoi prétendre ? Ce n’est pas ça que je veux dire. Ce que je veux dire, c’est que depuis 6 mois ou presque, je n’avais plus pensé à l’amour. Je vivais ma vie, jour après jour, essayer de rester vivant, être stupide, stupide parce que c’est le seul moyen de ne pas voir la laideur de tout. Gemstones cracking cause we’re justing too strong. Et depuis une semaine, ça m’a repris. A une soirée de ma promo, enivré de vin. Stupide comme d’habitude, voyant, invisible, juste un peu plus entreprenant. Je ne sais comment j’ai commencé. J’entoure sa taille de mon bras. Il s’en plaint un minimum. Je continue, elle tolère. Elle tolère, je continue. Jusqu’à tard, jusqu’à deux heures du matin. Jusqu’à ce qu’elle me propose d’aller faire l’amour dans la cuisine et que la cuisine ne soit pas disponible. Je me rappelle du revers de ma main caressant sa petite joue tandis qu’elle me regarde avec ses grands yeux. Je lui dis qu’elle a un copain, que ce serait une erreur. Elle prétend le contraire.
Ce n’est pas tellement elle. Ce qui me fait frissonner, c’est l’éphémère, c’est la durée de la soirée, ce sont les quelques secondes de communion . Quoi qu’on en dise, ça ne pourrait pas durer plus. J’aimerais que cela se reproduise tous les soirs, avec n’importe qui. Être Peter. Sentir que d’une certaine façon, notre enveloppe charnelle a une existence, que même, elle vous possède, elle se libère des carcans de l’esprit et possède un pouvoir, en vrai. Et qu’est-ce que ça fait de voir la personne qui vous a donné du courage être vilipendé dans la presse. Ça ne change rien je suppose, reste la musique.

Je ne suis pas du jour papillon. C’est simplement que tant que je ne l’aurait pas trouvée, je ne pourrai rien trouver de plus adéquat que les petits flirts innocents. Elle ( l’) étant bien sûr pour la seule, l’unique.



Tahiti Rain Song. Je n’avais pas encore compris. Pas avant hier. Maintenant, je sais pourquoi elle est parti, je sais pourquoi elle est heureuse et enfin je la comprends. Tahiti Rain Song, c’est la première chose de moi qu’elle a lu. Tahiti Rain Song, c’est la chanson qui a coïncidé avec son apparition immaculée et immatérielle. Elle la connaissait, elle l’écoutait. De mon côté, je m’en inspirais pour toute la partie indienne des « Narcisses ». Je pensais même l’inclure à la BO. Et puis c’est seulement hier que j’ai réalisé que la pluie de Tahiti, elle avait eu des chances de la voir depuis ces deux derniers mois. Elle a pu écrire de nombreuses chansons à son sujet, à défaut de m’écrire des lettres. C’est encore mieux.
Et c’est vrai, cela, je n’aurai pu lui offrir. Je ne lui offrais que la chanson, que des bruits enregistrés dans une baignoire par deux sœurs n’ayan certainement jamais sentie la pluie de Tahiti sur leur peaux blanches et peintes. J’offre l’inexistant à qui le demande. Je n’offre rien de réel. Je ne pouvais pas lui offrir Tahiti, pas si vite. Je pouvais lui offrir un fantasme, un rêve, une volonté de s’échapper. Mais ces choses sont personnelles, on ne peux les donner, elles sont intransmissibles. Elles sont sans intérêts, sans existence, je n’existe moi même que sur le plan de l’esprit, et c’est normal, connaissez mon histoire. J’écris, j’écris, et j’écris des fois. Je ne sais rien faire, je ne sais rien créer. Je ne sais que transformer. Je ne sais qu’embellir, enlaidir. Je ne sais que me taire et laisser le choses se perdrent dans mon cerveau. Quand je parle, elles ont toutes disparues.

Je ne suis pas un disque qui tourne. Je ne suis pas une voix qui chante. Je ne suis pas une personne qui joue. Je ne suis pas la chanson de la pluie de Tahiti. Je suis simplement celui qui écoute.

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