Wednesday, February 15, 2006

Can’t stand me now



Chers lecteurs, j’ai deux grandes nouvelles à vous annoncer :

- je suis au bord de craquer
- vous n’existez pas.

Dans ce cas, pourquoi écrire. Et si j’écris, pourquoi ne pas l’avoir fait depuis tellement de temps. Depuis que nous sommes en 2006 en fait.
Je ne sais pas. Je rentre d’un bistrot où en distinguant un verre de blanc et j’ai lu la Ballade de la Geôle de Reading par Oscar Wilde et j’ai simplement l’impression que c’est le moment. Je fais beaucoup de ce genre de choses en ce moment, trouver un lieu pour lire, sortir un bouquin, aller jusqu’au bout, y rester des heures. Sans doute parce que l’année cinéma s’annonce aussi mauvaise que celle qui vient de s’achever. A part, évidemment, les deux merveilles de prévues par Paul Auster, La Vie Intérieure de Martin Frost par l’auteur lui-même, avec Sophie Auster, et le Pays du Bout du Monde, adaptation, avec Eva Green. Soit les deux femmes de ma vie en ce moment. Pourquoi en suis-je revenu à Eva Green d’ailleurs ? On pourrait dire qu’elle ne m’a jamais quitté mais ce serait trop facile. Je crois que c’est à cause de Sophie Auster qui a un peu le même air et aussi parce que j’ai croisé cette fille, dans les escalators de la Fnac, qui m’a immédiatement fait me poser cette question « Pourrai-je l’aimer assez pour aller jusqu’à la tuer ? ». La réponse était oui bien sûr, et si rajoute que j’écoutais en même temps l’opéra de la BO de Match Point, l’affaire est close.

Ebauches de disques de l’année 2005 :
Sophie Auster
Baxter Dury – Floorshow
Babyshambles –Down In Albion
Maximo Park – A certain trigger


C’est comme aujourd’hui, un peu avant de m’installer au bistrot, en sortant de la médiathèque, pas très fier, le dvd de Spinal Tap en main, cette fille rentre d’un pas décidé avec ses cheveux incroyablement châtain, mon regard rencontre le sien et nous attendons le premier à montrer des signes de timidité sans que cela n’arrive, nous restons les yeux dans les yeux le temps de quelques secondes jusqu’à ce que nos chemins font que nos yeux se perdent, une éternité. C’est ce genre chose, et uniquement ce genre de chose, qui me permet de vivre encore. Me dire que quelque part je pourrai vivre quelques temps dans les bras de cette fille. Même si ce n’est jamais ces filles que je côtoient dans ma vie quotidienne, et même si le simple fait de l’entendre parler aurait très certainement fait partir mes espoirs. Quoique, elle a parlé en fait. Pendant que je rangeais le dvd de Spinal Tap dans mon sac et que très discrètement mais pas sans intention je sortais un recueil de Keats le temps de faire de la place, elle parlait et demandait à une employée un dvd dont je n’ai pas pu entendre le titre. La femme lui répondait, je rangeais le recueil de Keats et dans son silence, je reconnaissais ses yeux sur moi.



Est-ce que quelqu’un de normal aurait attendu dehors qu’elle sorte ? Elle n’en avait pas pour longtemps, cinq minutes au plus. Je ne suis pas un homme normal, j’aurai été mort de trac. Et de toute façon ça ne m’a même pas traversé l’esprit sur le moment. J’en ai même honte, là, maintenant, alors que je découvre cet état de fait : je suis un amoureux d’amours manqués. Même si au fond le Manuel de Cristallographie ne parle que de ça.
Si je pouvais retourner dans le temps, échangerai-je mon heure et demi de Ballade de la Geôle de Reading contre cinq minutes à parler avec cette jeune fille ? J’hésite très fortement. Permettez-moi le doute. Maintenant, si la chance vaudrait que j’ai une seconde occasion, je pense que j’essaierai de la saisir.

Dernières œuvres lues :
Tour du monde en 80 jours – Cocteau
High Fidelity – Nick Hornby
Les enfants terribles – Jean Cocteau
La ballade de la Geôle de Reading – Oscar Wilde

Derniers films vus :
La femme est l’avenir de l’homme – Hong Sang Soo
Taste of tea
Le maître du grand judo – Akira Kurosawa



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