Monday, March 21, 2005

Caroline says

Aimer Lou Reed. Attendre le prochain atelier d’écriture, mardi. Trouver les reprises de Bowie par Seu Jorge aussi bonne que des babyshambles sessions. Reconnaître Sigur Ros. « T’aurais pas du naître à cette époque », elle dit. T’aurais pas du naître. Il suffit de contracter pour en arriver là. Et c’est bien LE problème. Ken Park : « T’aurais peut-être préféré que tes parents avortent ? ». Morrissey. Burroughs. Rimbaud. Des inconnus.


Eh bien la réponse est non. « And I said No No No ». Heureux d’être en vie, heureux de vivre comme je suis. En y réfléchissant, les seuls moments où je souffre, ce sont ceux où l’on veut me faire changer. Mais je ne changerais pas, je ne ferais pas de compromis. Il n’est pas question d’intégrité. Pas du tout. Il est simplement question d’impossibilité. Je ne peux changer d’un iota. Je change et je meurs. Rien de plus simple. Je suis heureux d’être qui je suis. De citer le Gang of four. D’avoir loué un bouquin de conversation avec Burroughs et Une Nuit à Casablanca des Marx Brothers. D’avoir loupé une époque et d’essayer de la recréer.


Dans Trash de Paul Morrissey, il y a cette splendide scène où Holly se masturbe avec une bouteille de bière, pendant que Joe commate à terre. La main de Holly vient traîner contre le torse nu de Joe, elle jouit, et il lui prend la main.




La vie aquatique avec Steve Zissou de Wes Anderson



C’est addictif. Encore meilleur la deuxième fois. Juste quelques exemples, pour ne rien voler de l’expérience des futurs spectateurs : le caméraman qui filme toujours en 5.6 quelque soit l’endroit ou le temps, l’énigmatique générique de fin… J’en ai évité des centaines hein. Si seulement j’avais pu le voir en vo et pas avec ces saloperies de voix française, coincée entre le doublage de Hitch et le tournage du nouveau Jacques Weber. Allez, assez d’énervement. Bien sûr, la vie aquatique n’est pas le film de l’année. Non. Et j’en suis assez désolé d’ailleurs (encore il faudrait attendre la suite de l’année, c’est vrai car pour l’instant, il n’y a pas encore eu mieux). Il n’est pas aussi bien que La Famille Tenenbaum par exemple. C’est dommage. Et pourtant quel monument. Il serait encore renforcé par la vo j’en suis sur. Il est drôle, mais je ne pense pas qu’il faille le voir comme un film comique un seul instant. C’est sérieux et c’est bidon. La comédie. La vraie. Et puis il y a devrais moments magnifiques, le requin jaguar, la plongée de l’hélicoptère, l’assaut de l’hôtel abandonné, etc. Par contre, il y a clairement des moments, des thèmes, des scènes, sous exploitées. Un peu comme si le film avait été coupé pour faire deux heures, pour plaire aux producteurs, pour qu’il y ait quatre séances dans la journée. Bien mal leur en a pris, de toute façon le film a fait un bide, il aurait fait le même s’il avait duré deux heures et demi. Bide aux USA, bide en France. J’y suis allé deux fois, la première un samedi soir, nous devions être vingt dans la salle du multiplexe. La deuxième un samedi après-midi, nous étions trois. Peut-être que ce n’est pas le bon exemple, puisque rappelons qu’à Manchester, ma ville d’Alsace, un film comme FBI : blondes infiltrées a fait autant d’entrées qu’à Marseille Pourtant nous n’avons que 200 000 habitants. Et oui, ce n’est pas pour rien que je suis qui je suis. Je vis dans une des pires villes de France sans doute. Mais je l’aime, vraiment. C’est juste que les gens sont cons. On y peut rien, ils sont comme ça.



L’univers de la Vie Aquatique est faux. Faux comme les documentaires de Steve Zissou. Dans la Vie Aquatique, tous les personnages sont singuliers, ils vivent des aventures extraordinaires, sont des salauds ou des anges, et ils trouvent toujours à qui parler, ils trouvent toujours leur salut. Dans les films de Steve Zissou, ils sauvent des petits animaux, perdent des membres de l’équipage et parle comme des robots. C’est pareil. Et alors ? Le film est produit par Disney. Nous avons besoin de Disney dans notre vie. Sinon pourquoi les gosses seraient scotchés à leurs écrans, au Roi Lion et à Buzz l’éclair. Disney occupe le marché des contes, des histoires à dormir debout, des jolies lectures du soir. Ça a toujours existé. Par contre, autant éviter de voir tous leurs succès à pub, à stars. Autant, tant que possible, se fournir en Disney via la marge, via ceux qui rapportent le moins et imagine le plus. Via Wes Anderson.
Oui Cate Blanchet est magnifique lisant Proust à son ventre rond. Oui quelqu’un comme ça n’existe pas dans la vie. Nedou non plus. Stevezi, il doit bien y en a voir quelques uns par contre. Tous ensemble, plongés dans la mer, dans la marmite, ils forment un rêve.



[Je ressens comme un besoin de m’en inspirer. D’éviter d’écrire des parodies d’articles comme je viens de le faire. A la place, utiliser La Vie Aquatique comme un stimulant.]

0 Comments:

Post a Comment

<< Home