Thursday, September 30, 2004

Suis-je ce garçon désespéré à qui je ressemble tant

Parler du livre que j'écris à son sujet me calme, j'entre dans un endroit serein, un monde dont je dessine la carte. Cette année, je ne cache plus mes aspirations artistiques, la plupart des personnes que je cotoie le savent, ce sont ceux qui partage ma majeure. Pas que j'ai envie de leur en parler, pas qu'ils aient envie de m'entendre, mais quand on me pose des questions, je réponds, franchement. Je parle de la trame du livre, du nombre des pages, des lieux qu'il traverse, du réconfort qu'il me procure, de la vie fictive dans laquelle je me réfugie, de mon amour pour Blandine, en tant que personnage puisqu'elle n'est plus que ça. D'un certain côté, c'est une façon de rationnaliser notre relation, elle n'a jamais existé que par des mots, elle a disparu, ça ne compte pas dans l'esprit des gens normaux. Si l'on invente une rencontre, que cela devient de la fiction, c'est acceptable, c'est même beau et triste.

Question : Pourquoi ils ne veulent pas vivre les choses qui les émeuvent ?

Pour citer Brooklyn Boogie, "Auggie, il serait merveilleux si il était différent". Pour moi, voilà toute l'essence des vies qui tournent sans cesse autour de moi et que je cherche à fuir le plus vite possible, je cours je cours, en fait non, je me cache dans un coin sombre. La population du 21° siècle vit dans un univers de frustration permanente qu'elle provoque elle-même, elle ne peut survivre que dans l'insatisfaction, elle est attiré par la souffrance, le dégout et la déchéance. Moi aussi, très certainement. Sauf que je ne veux pas y céder, je ne veux pas me rouler dans la fange. Oui, la population du 21° siècle est scatophile. D'une étrange manière. Elle va vers ce qui la dégoute le plus, d'un point de vue mécanique. Et elle l'aime, de tout son coeur, c'est même un amour magnifique, quand on y pense. C'est la source de toute littérature, de tout art. Ce sont des histoires raconté par des scatophiles refoulés. Il se déteste trop pour manger de la merde. Et pourtant, qu'est-ce qu'ils aimeraient ça. Alors, il s'éloigne le plus possible de ces choses, ils s'isolent et ne veulent rencontrer que des gens comme eux, se marier avec des gens comme eux, coucher avec des gens comme eux, des gens comme moi.





Autre genre : je passais la soutenance de mon mémoire. Plusieurs autres personnes passaient avant moi, j'attends assis dans la même salle, et quand vient mon tour, quand on prononce mon nom ...
Trou noir. Je reprends conscience en sortant de cette salle. Je traine dans les coins habituels de l'IUT jusqu'à ce que la feuille de résultat soit publiée. Elle arrive, et j'ai une très mauvaise note générale. 17 à l'écrit, et l'oral, 1. Je prends cette feuille, sort de l'amicale, dans le couloir, l'examinatrice discute avec le président et le directeur, en passant à côté d'eux je déchire la feuille de résultat et la jette violement sur l'examinatrice qui s'effondre. Avec de partir, je vole de l'argent.
Ma vie n'est plus que cela, une longue crise de folie, qui m'amène à me faire virer de chez moi. Je vis dans la rue, dans des foyers, souvent je brise des poubelles ou des panneaux, je suis ivre de rage.
Un jour, sale, en pleurs, être humain mort, je reviens à l'IUT, pour voir cet endroit où tout à commencé. Je croise mon meilleur ami dans les couloirs, il me dit qu'il faut absolument que je voie le directeur, il y a surement moyen d'arranger les choses, je ne peux pas rester dans cet état. En me dirigeant vers son bureau, je croise des autres élèves, et ils m'insultent au passage, me dévisagent avec de la peur dans le regard. Le directeur m'acceuille plutôt bien, froidement évidemment... Il m'avoue que la police me recherche pour l'argent que j'ai volé. J'explique que j'ai des pertes de mémoire depuis cette soutenance, je ne me rappelle pas avoir volé l'argent, je l'ai fait ça c'est sûr, mais je ne m'en rappelle pas, et c'est pareil pour presque chaque jour de ma vie désormais. Il part appeller la police, retirer sa plainte à condition que je me fasse soigner. Dans le bureau vide, je sens la rage monter en moi, une force animale, celle d'un singe, d'un tigre, je veux sauter sur le bureau en poussant des hurlement, faire tomber une armoire, sortir dans les couloirs et tuer les élèves qui me passeront sous la main.


Bien des années après, je suis sur le balcon d'un grand building à l'américaine quand de l'agitation se mets en branle. Le bruit d'une sirène, un projecteur qui illumine la façade du building, une voix dans un haut parleur. En suivant la lumière du projecteur, je vois une vieille femme, debout sur la rembarde de son balcon, deux étages plus hauts. Elle va se jeter. Je monte sur la rembarde, je l'ai déjà fait avant, le balcon supérieur n'est pas haut, il est très facile d'y accèder en s'accrochant sur le bord puis en grimpant sur son ossature métallique. L'étage au-dessus, j'entends quelque chose qui goutte, et je me rends compte que la vieille femme pisse de peur, de tristesse. Je reproduit la manipulation et me retrouve à son étage. Je m'approche rapidement d'elle, l'enlève fermement du rebord et la rentre chez elle, la glissant immédiatement dans son lit. Je crois reconnaitre l'examinatrice de mon mémoire, et je ressens un amour fort pour elle, maternel.




Quand je n'étais qu'un petit garçon aux cheveux étranges, mon grand père avait fait un dessins au fusain pour moi et la fille dont j'étais amoureux. Mélanie Keller. Le dessin représentait un vieux couple de souris parlant d'amour. Un jour, 8-9 ans, j'ai déchiré ce dessin, parce que Mélanie, sans doute, ne m'aimait pas.

Wednesday, September 29, 2004

La vie sexuelle des Beatles

Prendre des cours de photographie ou pas ?


Je ne me transformerai pas en Man Ray le lendemain de la scéance, je ne rencontrerai pas Lee Miller sur le siège juste à côté de moi aux cours. Et pourtant, c'est évidemment ce que je souhaite, ce sont mes désirs profonds, mes motivations pour ce cour.


Que faire dans ce cas-là ? Ce sont des motivations normales, un peu irréelles juste comme ma vie. Un indice : en suivant dans la rue une jeune fille qui m'évoquait Nadja, elle a fini par entrer dans une boutique de photographie Kodak, et moi j'ai suivi mon chemin. Un signe, de qui. Dieu, the giant so-what. Nadja. Le destin. Moi-même. Et je ne vois pas l'intérêt de parler en code, c'est l'habitude de l'écriture blog qui revient tout doucement. Nadja, Bianca, Blandine. La même personne, encore et encore, depuis toujours, bien sûr.

Cela fait plus de deux mois que je n'ai pas blogger. Retrouver, les automatismes, le ton. Savoir à qui l'on parle, voilà le plus important dans un blog. Ne plus s'adresser aux autres, à soi, aux inconnus, mais à quelque chose qui les surpasse, qu'ils ne peuvent même pas concevoir. Il est approximativement possible de mettre un nom sur cette chose, sur mon auditoire : le néant.


Depuis que je suis tout petit, j'attends la femme de ma vie. C'est bête, c'est moi. Si je réclame le fait d'être unique, il faut bien que j'ai un mode de vie unique, des désirs uniques. Je ne ferai rien tant que je n'aurai pas trouvé la femme de ma vie. Pour les gens normaux et choqués, la femme de ma vie équivaut quasiment à "mon type de femme". Sauf que mon type de femme est tellement rare, qu'il n'y qu'une personne sur terre qui lui corresponde. Voilà ce que j'appelle femme de ma vie.


Je ne m'adresse pas encore au néant.


Toutes les nuits, je rêve d'abandon. Tout d'abord, je me rendais sur Paris en voyage de classe, par le train. Je me trompe de wagon et perd mes amis. Je descend arriver à Paris, je me trouve dans une énorme station soutteraine qui fait le lien avec le métro. Je veux me rendre en un endroit bien précis, la Place d'Italie, mais ma monnaie ne marche pas dans le distributeur de tickets. Je suis obligé de sortir de la station, je fais surface sur une grande place pleine d'enfants qui jouent. Je m'assois sur une pierre en regardant les enfants, je demande mon chemin, je me rends compte que quelque chose cloche.


A Rome. Encore un code. A Rome, un festival prone le retour aux temps gaullois. Plein de tentes, de stands, et de gens déguisés. Encore un voyage de classe. Je marche aux milieux des allées encore boueuses de la veille et des vestiges romains semblables aujourd'hui à des pierres naturelles. Et je LA vois, Nadja, à un stand, je ne me rends pas tout de suite compte que c'est elle, elle aussi est avec une classe, c'est au bout de plusieurs minutes que je réalise que je l'ai croisé, je fais demi tour en courant et laisse mes amis qui ne comprennent pas. En fouillant toutes les allées, je ne la retrouve pas, et m'écroule sur une tente.


Je me dirige vers un Parc près de chez moi. D'une manière ou d'une autre, un type de l'IUT m'accompagne. Nous avons rendez-vous avec Nadja. Il est l'heure, elle n'est pas là. Nous sommes très inquiets, je cris son nom à tue-tête, je scrute les arbres dans le parc, les chemins de terre et de cailloux, elle n'est pas là. Nous sommes un matin d'octobre, notre époque, il y a peu de monde, un ciel neutre, un temperature clémente bien qu'un peu froide. Et derrière moi, j'entends le type de l'IUT qui parle avec elle, je me retourne, elle est là, en jogging, en sueur, essouflée, et il me dit :"Je suis vite montée à Paris en vous attendant."


Nous sommes dans l'ancienne maison de mon grand-père, assis sur le canapé, j'ai mes bras autour d'elle et nous regardons la télé. Le dessus de sa bouche me caresse quand nous nous embrassons. L'atmosphère est magnifique, réconfortante. Mon grand-père apparait à la porte, lui il y a 10 ans, et il nous demande si elle sera là pour Noël. Oui elle sera là, bien sûr elle sera là, on passera les fêtes en famille, peut-être en famille restreinte, les gens que j'aime, elle, toi, moi. Ce sera beau, il y aura de la neige et un grand sapin vêtu d'une guirlande lumineuse blanche. Et le bois brulera dans la cheminée. Un instant d'absence, elle disparait. Je suis seul sur le canapé et à la porte défilent tout les gens de l'IUT qui me demande si je serai là pour Noël. Bien sûr que je serai là, qu'est-ce que j'ai à faire d'autres, je viendrai et s'amusera et on se saoulera et on sera stupide et tout le monde finira par s'endormir et moi je serai horrifié, je pousserai des cris en voyant apparaitre des images de falaise et de mer irlandaise.

Monday, September 27, 2004

For Lovers




Il aimait les ciels de loups,
avec la lune du bleu
du noir où sont les nuages,
étendu au fond de son lit
il se réveillait toujours au
dessus de la couette
il parlait et racontait les histoires
de ce monde d'horreur
où l'on frissone
entourés d'âmes éteintes,
un monde plein de tops models prêtes à crier :
Himalaya !
Répétant son nom sans arrêt,
il tomba dans une fissure de son draps
et personne ne le revit
le jour.

Saturday, September 25, 2004

A la recherche de Nadja

Pourquoi devais-tu tant ressembler à Bianca de Coco Rosie ? (à gauche)